Vous envisagez de recruter un salarié dans votre entreprise. Vous pensez lui proposer une rémunération au Smic. Néanmoins, l’embauche d’un salarié implique des frais supplémentaires qu’il ne faut pas négliger pour déterminer votre budget global. Vous devez prendre en compte les cotisations et contributions patronales dont vous devrez vous acquitter, les éventuels compléments de salaire que vous allez verser à votre salarié mais aussi les coûts indirects liés au recrutement. Quel est le coût d’un salarié au Smic ?

Montant du Smic mensuel brut en 2019

Depuis le 1er janvier 2019, le montant mensuel brut du Smic s’élève à 1.521,22 euros (soit 1.202,92 euros net).

1.521,22 EURSmic brut mensuel

Si vous embauchez un salarié au Smic, vous devez obligatoirement lui verser ce salaire minimum.

Pensez à vérifier la convention collective applicable au sein de votre entreprise. Celle-ci prévoit peut-être un minimum conventionnel plus élevé.

Entre le minimum légal et le minimum conventionnel, vous devez verser au salarié le salaire le plus élevé des deux.

Cotisations et contributions obligatoires sur les salaires

Lorsque vous employez un salarié, vous devez vous acquitter de certaines cotisations et contributions obligatoires.

Celles-ci correspondent en règle générale à 42% du montant du salaire brut.

Néanmoins, pour les salaires ne dépassant pas 1,6 fois le Smic (soit 2433,95 euros mensuel brut), les employeurs bénéficient d’une réduction générale des cotisations patronales (ex-réduction Fillon) (1).

L’assiette de la réduction générale correspond aux cotisations et contributions suivantes :

  • allocations familiales : 3,45%
  • contribution au Fonds national d’aide au logement : 0,10% pour les entreprises de moins de 20 salariés et 0,50% pour les entreprises de plus de 20 salariés ;
  • assurance maladie, maternité, invalidité, décès et contribution solidarité autonomie : 7% + 0,30% ;
  • assurance vieillesse : 8,55% (plafonnée) + 1,90% (non plafonnée) ;
  • part de la cotisation AT/MP : 0,78% ;
  • retraite complémentaire : 4,72% ;
  • contribution d’équilibre général (CEG) : 1,29%.

Cette réduction générale de charges peut donc atteindre 28,09% pour les entreprises de moins de 20 salariés et 28,49% pour les entreprises de plus de 20 salariés.

⚠ La Loi Pacte relève à la hausse (de 20 à 50 salariés) le seuil d’effectifs concernant l’assujettissement à la contribution au Fnal au taux réduit de 0,10%.

Après abattement, il vous reste généralement 13% de charges patronales à payer, soit environ 197 euros pour un salarié rémunéré au Smic.

💡 À retenir :

À compter du 1er octobre, cette réduction de charges sera étendue aux contributions d’assurance chômage (sauf AGS). La valeur maximale de la réduction générale pourra alors atteindre 32,14% pour les entreprises de moins de 20 salariés et 32,54% pour celles dont l’effectif est supérieur à 20 salariés (2).

Pour les employeurs qui bénéficiaient d’exonérations de cotisations patronales spécifiques qui ont été supprimées au 1er janvier 2019, la réduction s’applique sur les cotisations patronales Agirc-Arcco et sur les cotisations patronales d’assurance chômage dès le 1er janvier 2019.

www.urssaf.fr

Si vous en faîtes partie, la valeur maximale de la réduction généralea été augmentée de 10,06%(4,72% au titre des cotisations retraite supplémentaire, 1,29% au titre du CEG et 4,05% au titre de la contribution assurance chômage) dès le 1er janvier 2019.

Coûts supplémentaires pour l’employeur

Compléments de rémunération

En plus du montant du Smic mensuel et des cotisations et contributions patronales afférentes, vous devez tenir compte des éventuels compléments de salaire que vous pourriez accorder à votre salarié, notamment :

  • titres-restaurant ;
  • remboursement des frais de transport à hauteur de 50% ;
  • mutuelle d’entreprise ;
  • prime de 13ème mois, prime de vacances ;
  • prime de participation ou d’intéressement…

Coûts indirects liés à l’embauche

Pensez également à évaluer les coûts indirects liés à son embauche :

  • frais d’adhésion à la médecine du travail ;
  • aménagement et équipement de son poste de travail ;
  • formation du salarié ;
  • coût du recrutement (diffusion de l’offre d’emploi, recours à un cabinet de recrutement…) ;
  • les dépenses engendrées lors de la fin du contrat (indemnité de congés payés, indemnités de précarité pour les salariés en CDD, indemnité légale de licenciement ou de rupture conventionnelle…).

Lorsque vous embauchez un salarié, sachez que vous devez effectuer certaines formalités obligatoires notamment la déclaration préalable à l’embauche.

Références :
(1) Articles L241-13D241-2-4 et D241-7 du Code de la sécurité sociale
(2) Décret n°2018-1356 du 28 décembre 2018 relatif à la mise en œuvre de la réduction générale des cotisations et contributions sociales à la charge des employeurs 

Source – JuriTravail